Les wagons réservés aux femmes au Japon sont une mesure de sécurité instaurée pour lutter contre le harcèlement sexuel dans les transports en commun, notamment le chikan (attouchements non consentis). Ils offrent un espace sécurisé et plus confortable aux femmes, particulièrement durant les heures de pointe.
Origine et mise en place des wagons réservés aux femmes
L’idée des wagons exclusivement réservés aux femmes a émergé dans les années 1910, mais c’est au début des années 2000 qu’elle a été largement adoptée au Japon. Cette mesure a été renforcée en réponse à la hausse des plaintes pour harcèlement sexuel dans les transports bondés. Tokyo et d’autres grandes villes japonaises ont progressivement introduit ces wagons sur leurs lignes les plus fréquentées.
Fonctionnement et réglementation
Les wagons réservés aux femmes sont généralement disponibles aux heures de pointe du matin, entre 7h et 9h30, lorsque les trains sont les plus remplis. Ils sont clairement identifiés par des panneaux roses à l’intérieur et à l’extérieur du train. Bien que principalement réservés aux femmes, certains groupes, comme les jeunes enfants, les personnes en situation de handicap et leurs accompagnateurs masculins, peuvent également y accéder.
Ces wagons sont respectés par la majorité des passagers. Cependant, il n’existe aucune sanction légale empêchant un homme d’entrer accidentellement dans un wagon réservé aux femmes. Il repose donc sur un code de conduite social qui est fortement appliqué dans la culture japonaise.
Impact sur la sécurité et la perception des usagers
L’introduction des wagons réservés aux femmes a réduit les cas signalés de chikan et a permis aux femmes de voyager avec plus de sérénité. Une étude a montré que plus de 70 % des usagères se sentent plus en sécurité dans ces wagons. Certaines femmes préfèrent cependant utiliser les wagons classiques pour des raisons pratiques, notamment lorsqu’elles voyagent avec des collègues ou en famille.
Critiques et controverses
Bien que ces wagons soient perçus comme une solution efficace contre le harcèlement, ils ne sont pas sans controverse. Certains critiques estiment qu’ils ne s’attaquent pas au problème à la source et qu’ils perpétuent une séparation des sexes au lieu de punir plus sévèrement les agresseurs. D’autres craignent que cette initiative n’entraîne une stigmatisation des victimes ou qu’elle donne l’impression que les wagons mixtes sont des espaces « à risque » pour les femmes.
Comparaison avec d’autres pays
Le Japon n’est pas le seul pays à avoir mis en place ce type de wagons. D’autres pays comme l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et l’Égypte ont adopté des mesures similaires, avec des niveaux de réussite variés. En Inde, par exemple, des compartiments réservés aux femmes existent depuis longtemps dans les trains longue distance et dans le métro de Delhi.
Perspectives d’avenir
Pour lutter plus efficacement contre le harcèlement dans les transports, le Japon mise également sur des campagnes de sensibilisation, une augmentation des caméras de surveillance, et un renforcement des peines pour les agresseurs. Certaines lignes de train expérimentent aussi des applications mobiles permettant aux victimes de signaler discrètement un incident.