Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre, est une figure historique majeure du XIe siècle. À sa mort en 1087, il fut inhumé à l’abbaye Saint-Étienne de Caen, en Normandie, conformément à son souhait. Pourtant, son tombeau a connu un sort tragique, étant profané à plusieurs reprises au fil des siècles. Cet article retrace l’histoire de sa sépulture, les raisons de sa profanation et les conséquences de ces actes sur son héritage.
L’inhumation de Guillaume le Conquérant
Guillaume le Conquérant décède en 1087 des suites d’une blessure reçue lors du siège de Mantes. Son corps est transporté jusqu’à Caen, où il est inhumé en grande pompe dans l’abbaye Saint-Étienne qu’il avait lui-même fondée. Cependant, son enterrement ne se passe pas sans encombre. Selon les chroniques, son corps trop imposant aurait eu du mal à rentrer dans son sarcophage, entraînant des incidents qui marquèrent déjà un premier signe du destin mouvementé de sa dépouille.
La première profanation lors des guerres de Religion
En 1562, la première grande profanation de la tombe de Guillaume le Conquérant a lieu. À cette époque, les guerres de Religion entre catholiques et protestants ravagent la France. Les huguenots, en révolte contre l’Église catholique, pillent de nombreuses églises et abbayes. Lorsqu’ils saccagent l’abbaye Saint-Étienne de Caen, ils ouvrent le tombeau du Conquérant et dispersent ses restes. Seul un fémur est retrouvé et replacé dans un nouveau cercueil.
La Révolution française et la destruction du tombeau
Deux siècles plus tard, la Révolution française frappe de nouveau la sépulture de Guillaume le Conquérant. En 1793, les révolutionnaires, dans leur volonté d’effacer les symboles de la monarchie et de l’aristocratie, s’en prennent aux tombeaux royaux et ducaux. Celui de Guillaume ne fait pas exception : son cercueil est détruit et ses restes sont une nouvelle fois dispersés.
La trace perdue du corps de Guillaume
Après ces profanations successives, il ne reste plus grand-chose du corps de Guillaume le Conquérant. Le fémur préservé après la première profanation a disparu, et aucun ossement ne peut plus être attribué avec certitude au souverain normand. Aujourd’hui, seule une pierre tombale au sein de l’abbaye Saint-Étienne marque l’endroit supposé de son inhumation.
L’héritage de Guillaume le Conquérant malgré tout préservé
Bien que son tombeau ait été profané et que son corps ait disparu, l’héritage de Guillaume le Conquérant demeure intact. Son impact sur l’histoire de la Normandie et de l’Angleterre est immense, notamment par sa conquête de l’Angleterre en 1066. De nombreux monuments, documents et traditions témoignent encore aujourd’hui de son influence.
En conclusion
Le destin posthume de Guillaume le Conquérant est aussi mouvementé que son règne. Son tombeau, à plusieurs reprises violé et détruit, illustre les troubles qui ont marqué l’histoire de France et de Normandie. Malgré cela, la mémoire du Conquérant reste vivante, et son influence demeure un sujet d’étude majeur pour les historiens.