Lorsqu’il s’agit de transmission des maladies, les facteurs génétiques et hormonaux jouent un rôle clé. Certaines pathologies sont bel et bien plus susceptibles d’être héritées par un enfant du même sexe que son parent malade, tandis que d’autres ne suivent pas cette règle.
Transmission des maladies génétiques selon le sexe
Les maladies héréditaires sont souvent déterminées par les chromosomes sexuels (X et Y). Selon leur localisation génétique, elles peuvent être transmises différemment selon le sexe de l’enfant.
- Maladies liées au chromosome X
Certaines maladies génétiques sont causées par des mutations sur le chromosome X, comme l’hémophilie ou la dystrophie musculaire de Duchenne.- Les hommes (XY) ne possèdent qu’un seul chromosome X, hérité de leur mère. S’ils reçoivent un chromosome X porteur d’une mutation, ils expriment directement la maladie.
- Les femmes (XX) ont deux chromosomes X. Une mutation sur l’un d’eux peut être compensée par le second chromosome X sain, réduisant ainsi l’expression de la maladie.
- Maladies liées au chromosome Y
Le chromosome Y étant transmis exclusivement de père en fils, toutes les maladies qui lui sont associées (comme certaines formes d’infertilité masculine) ne touchent que les hommes et ne peuvent pas être transmises aux filles. - Maladies influencées par les hormones et le système immunitaire
Les hormones sexuelles, comme les œstrogènes et la testostérone, modulent l’expression de certains gènes et influencent le système immunitaire.- Certaines maladies auto-immunes, comme la sclérose en plaques ou le lupus, affectent davantage les femmes. Si une mère est atteinte, sa fille a plus de risques d’en souffrir également.
- Inversement, des maladies comme la calvitie héréditaire ou certaines formes de maladies cardiovasculaires sont plus fréquentes chez les hommes.
Alzheimer et Parkinson : un risque différent selon le sexe ?
Les maladies neurodégénératives comme Alzheimer et Parkinson ne suivent pas un schéma de transmission exclusivement lié au sexe, mais des tendances émergent.
- Maladie d’Alzheimer
- Facteur génétique : Certaines formes rares et précoces d’Alzheimer sont héréditaires, notamment lorsqu’elles sont causées par des mutations des gènes APP, PSEN1 et PSEN2.
- Transmission maternelle : Des études montrent que les enfants d’une mère atteinte ont un risque plus élevé de développer la maladie que ceux d’un père atteint.
- Influence hormonale : Les femmes sont globalement plus touchées par Alzheimer, notamment après la ménopause, ce qui pourrait expliquer une transmission apparemment plus fréquente de mère en fille.
- Maladie de Parkinson
- Facteur génétique : Certaines mutations héréditaires augmentent le risque de Parkinson, notamment celles des gènes LRRK2, SNCA ou PARKIN.
- Différence entre les sexes : Les hommes ont un risque plus élevé de développer la maladie que les femmes, mais la transmission ne privilégie pas un sexe particulier.
- Influence hormonale : L’œstrogène semble avoir un effet protecteur, ce qui explique pourquoi les femmes développent la maladie en moyenne plus tard que les hommes.
Quelles sont les maladies les plus courantes transmises de parent à enfant du même sexe ?
Voici quelques exemples de maladies où la transmission parent-enfant du même sexe est plus fréquente :
Maladie | Mode de transmission | Sexe le plus touché |
---|---|---|
Hémophilie | Liée au chromosome X | Hommes |
Dystrophie musculaire de Duchenne | Liée au chromosome X | Hommes |
Infertilité liée au chromosome Y | Liée au chromosome Y | Hommes |
Lupus | Facteurs génétiques et hormonaux | Femmes |
Polyarthrite rhumatoïde | Facteurs génétiques et hormonaux | Femmes |
Maladie d’Alzheimer | Prédisposition maternelle plus forte | Femmes |
Maladie de Parkinson | Prédisposition plus élevée chez les hommes | Hommes |
Transmission génétique et rôle de l’environnement
Même si certaines maladies présentent une transmission préférentielle selon le sexe, les facteurs environnementaux et le mode de vie restent essentiels.
- L’épigénétique : Certains gènes peuvent être « activés » ou « désactivés » en fonction du mode de vie (alimentation, stress, pollution, etc.), influençant ainsi la transmission et l’apparition des maladies.
- Le mode de vie familial : Une alimentation déséquilibrée, le tabagisme ou la sédentarité augmentent les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète ou de cancer, indépendamment du sexe.
Conclusion : un risque variable mais pas exclusif
Oui, certaines maladies ont une transmission plus marquée entre parent et enfant du même sexe, principalement en raison des chromosomes sexuels et des hormones. Cependant, ce n’est pas une règle absolue, et de nombreux autres facteurs (génétiques et environnementaux) influencent l’apparition des maladies.
Ainsi, un fils dont la mère est atteinte de Parkinson ou d’Alzheimer n’est pas protégé, mais son risque peut être légèrement différent de celui de sa sœur. L’essentiel reste de surveiller les antécédents familiaux et d’adopter un mode de vie sain pour limiter les risques.