La liste de Schindler est un épisode marquant de l’histoire, illustrant comment un individu peut changer le destin de milliers de personnes dans un contexte de barbarie. Ce récit fascinant a été immortalisé par le roman de Thomas Keneally et le film éponyme de Steven Spielberg. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce moment d’histoire inoubliable.
Contexte historique : la montée du nazisme et l’Holocauste
Dans les années 1930, l’Allemagne connaît une montée fulgurante du nazisme. Adolf Hitler et son régime instaurent des politiques racistes, notamment envers les Juifs, conduisant à leur persécution systématique. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette idéologie atteint son paroxysme avec la Shoah, l’extermination de plus de 6 millions de Juifs.
Cracovie, en Pologne, devient un des épicentres de cette tragédie. En 1941, les nazis forcent les Juifs à se regrouper dans un ghetto, les privant de leurs droits fondamentaux. Ceux jugés inutiles pour le travail sont déportés vers des camps de concentration comme Auschwitz.
Qui était Oskar Schindler ?
Oskar Schindler, un industriel allemand né en 1908, est le héros central de cette histoire. Opportuniste et membre du Parti nazi, Schindler s’installe en Pologne pour tirer profit de la guerre. Il achète une usine à Cracovie, fabriquant de l’émail et employant de nombreux Juifs en tant que main-d’œuvre bon marché. Cependant, au fil du temps, il se transforme en un homme animé par une mission humanitaire.
La création de « la liste »
En 1943, lorsque le ghetto de Cracovie est liquidé et que ses habitants sont envoyés au camp de concentration de Plaszow, Schindler commence à utiliser ses relations et sa fortune pour protéger ses employés. Il corrompt les officiers nazis et obtient la permission de maintenir ses travailleurs sous son autorité, arguant qu’ils sont essentiels à la production pour l’effort de guerre.
En 1944, alors que la défaite allemande se profile, les camps de concentration sont vidés et leurs prisonniers déportés vers des usines d’armement ou des centres d’extermination. Schindler dresse une liste de 1 200 noms, composée principalement de ses employés juifs, pour les transférer dans une nouvelle usine en Tchécoslovaquie, à Brünnlitz, leur garantissant ainsi une relative sécurité.
Le sauvetage de 1 200 Juifs
Grâce à ses actions, ces 1 200 Juifs échappent aux camps de la mort. À Brünnlitz, Schindler continue de protéger ses travailleurs, refusant de produire des munitions utilisables pour les Allemands et dilapidant sa fortune pour les nourrir et les héberger. Ses efforts lui valent d’être ruiné à la fin de la guerre.
La fin de la guerre et l’après-Schindler
Lorsque l’Allemagne capitule en mai 1945, Schindler fuit pour éviter d’être arrêté comme membre du Parti nazi. Malgré sa ruine, il est aidé par les Juifs qu’il a sauvés, connus comme les « Schindlerjuden » (les Juifs de Schindler).
Dans les décennies qui suivent, il mène une vie discrète, vivant grâce au soutien de ses protégés. En 1963, il est reconnu « Juste parmi les Nations » par le mémorial de Yad Vashem en Israël. Il meurt en 1974 et est enterré à Jérusalem, un honneur exceptionnel pour un non-juif.
L’impact de la liste de Schindler
La liste de Schindler est un témoignage de courage et d’humanité face à l’horreur. Elle illustre également les dilemmes moraux auxquels sont confrontés ceux qui vivent sous un régime totalitaire. Schindler, un homme imparfait, démontre que même les actions d’un seul individu peuvent avoir des répercussions énormes.
Le roman et le film
Thomas Keneally, écrivain australien, publie en 1982 La Liste de Schindler, un roman basé sur des entretiens avec des survivants. Ce livre inspire Steven Spielberg, qui réalise en 1993 un film poignant et acclamé. Ce chef-d’œuvre, tourné en noir et blanc pour souligner la gravité des événements, remporte sept Oscars, dont celui du meilleur film.
Schindler aujourd’hui
Aujourd’hui, Oskar Schindler reste un symbole d’humanité. Son histoire est étudiée dans les écoles et fait l’objet d’expositions dans des musées comme le musée Schindler à Cracovie, installé dans son ancienne usine.