En Belgique, la bière de table était généralement servie aux enfants dès l’âge de 6 ans, soit à leur entrée en école primaire. Cette pratique concernait principalement les élèves du primaire et du début du secondaire, ce qui signifie que des enfants âgés de 6 à environ 14 ans pouvaient en consommer dans les cantines scolaires.
Les classes concernées allaient donc de la première année de primaire jusqu’à environ la troisième ou quatrième année du secondaire (équivalent du collège en France). Toutefois, la consommation diminuait généralement avec l’âge, car à partir de l’adolescence, les élèves avaient tendance à choisir d’autres boissons, notamment l’eau ou le lait, qui étaient aussi disponibles.
La bière de table étant faiblement alcoolisée (entre 1 et 2% d’alcool), elle était considérée comme une alternative sûre et nutritive à l’eau, surtout jusqu’aux années 1970, où la qualité de l’eau potable s’est nettement améliorée. Cependant, avec les nouvelles recommandations sanitaires et une prise de conscience des effets de l’alcool sur la jeunesse, cette pratique a été progressivement abandonnée au début des années 1980.
La bière de table dans les écoles belges : une tradition oubliée
Jusqu’aux années 1980, il était courant que les enfants belges boivent de la bière de table dans les cantines scolaires. Cette pratique, qui peut sembler surprenante aujourd’hui, s’expliquait par des raisons culturelles, sanitaires et nutritionnelles. Servie dès l’âge de 6 ans et jusqu’à environ 14 ans, cette bière faiblement alcoolisée (entre 1 et 2%) était perçue comme une alternative plus sûre que l’eau et une source d’énergie bénéfique pour les élèves. Retour sur cette tradition étonnante et les raisons de sa disparition.
Une boisson servie aux élèves dès 6 ans
Contrairement aux normes actuelles qui interdisent strictement l’alcool aux mineurs, la bière de table était autrefois une boisson quotidienne en Belgique, même pour les enfants. Dans les écoles, elle était proposée dès l’âge de 6 ans, à partir de la première année de primaire, et restait disponible pour les élèves jusqu’à 14 ans, environ en troisième ou quatrième année du secondaire.
Elle était généralement servie en quantité modérée, souvent un petit verre au moment du repas du midi, parfois diluée avec de l’eau pour réduire encore plus la teneur en alcool. Cette habitude était largement acceptée par les parents et les enseignants, qui y voyaient un complément alimentaire adapté à la croissance des enfants.
Pourquoi servait-on de la bière aux enfants ?
Une alternative jugée plus sûre que l’eau
Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’eau potable n’était pas toujours de bonne qualité. Les infrastructures sanitaires n’étaient pas aussi développées qu’aujourd’hui, et l’eau du robinet pouvait contenir des bactéries ou des contaminants. La bière de table, en revanche, était perçue comme plus hygiénique : son processus de brassage et de fermentation éliminait de nombreux germes, réduisant ainsi les risques de maladies hydriques.
Cette crainte de l’eau insalubre n’était pas propre à la Belgique : en France, en Allemagne et dans d’autres pays européens, il était également courant de boire de la bière légère ou du vin dilué plutôt que de l’eau, même pour les enfants.
Une tradition ancrée dans la culture belge
La Belgique est l’un des pays les plus réputés pour sa tradition brassicole. Historiquement, la bière de table faisait partie des repas familiaux, aux côtés du pain et du fromage. Dans les milieux ouvriers, elle était largement consommée car elle était bon marché, nourrissante et apportait une sensation de satiété.
Dans ce contexte, il semblait naturel que cette habitude s’étende aussi aux cantines scolaires. Les autorités scolaires et les parents ne voyaient pas de problème à ce que les enfants consomment une boisson qui faisait déjà partie de leur quotidien.
Une source d’énergie et de nutriments
Au-delà de son aspect culturel, la bière de table était considérée comme un aliment à part entière. Elle contenait des sucres, des minéraux et des vitamines du groupe B, ce qui la rendait attrayante dans un contexte où la nutrition des enfants était une préoccupation majeure, notamment après la Seconde Guerre mondiale.
On pensait qu’elle aidait les enfants à mieux tenir la journée en leur apportant une source d’énergie rapide. Elle était donc vue comme un complément alimentaire plutôt qu’une boisson récréative.
Pourquoi la bière a-t-elle disparu des cantines scolaires ?
À partir des années 1970, plusieurs facteurs ont conduit à la remise en question de cette tradition et à son abandon progressif dans les écoles belges.
- Une amélioration de la qualité de l’eau : Les infrastructures modernes ont rendu l’eau potable totalement sûre, rendant la bière inutile en tant qu’alternative hygiénique.
- Une prise de conscience des effets de l’alcool sur les jeunes : Les recherches médicales ont mis en évidence les dangers de l’alcool, même en faible quantité, sur le développement cérébral et la concentration des enfants.
- Des pressions sociales et politiques : Face aux critiques des médecins, des associations de santé publique et de certains parents, le gouvernement belge a progressivement interdit la bière dans les cantines scolaires au début des années 1980.
Avec cette évolution des mentalités et des normes sanitaires, la bière de table a peu à peu disparu du quotidien des écoliers. Elle est aujourd’hui principalement consommée par les adultes, notamment dans un cadre nostalgique ou traditionnel.
Une pratique aujourd’hui inimaginable
De nos jours, il serait impensable de servir de l’alcool à des enfants, même à faible dose, dans un cadre scolaire. L’éducation sur les dangers de l’alcool et les nouvelles réglementations ont profondément changé la perception de la bière de table.
Cependant, cette habitude témoigne d’une époque où la bière n’était pas vue comme une substance à risque, mais comme un aliment courant. C’est une illustration frappante de l’évolution des normes alimentaires et éducatives au fil du temps.
Conclusion
L’histoire de la bière de table dans les écoles belges est un exemple fascinant des différences culturelles et des évolutions des habitudes de consommation. Longtemps considérée comme une boisson saine et nutritive, elle a progressivement disparu avec l’amélioration de l’eau potable et la prise de conscience des effets de l’alcool sur les enfants. Cette tradition oubliée reste aujourd’hui une curiosité historique, témoignant des changements de mentalité en matière de santé et d’éducation.